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Cannes 2024 : Nos attentes sur les sélections parallèles

Le rendez-vous annuel du cinéma a dévoilé le programme de ses sélections parallèles. On y trouve des hommages, quelques retours et beaucoup de curiosités, qu’on ajoute à nos agendas.

Annoncée le 16 avril dernier, la Quinzaine des cinéastes s’ouvrira sur un hommage à la regrettée Sophie Fillières, réalisatrice, scénariste et actrice, qui avait notamment collaboré avec Justine Triet. Son film posthume, Ma vie ma gueule, avec Agnès Jaoui dans le rôle principal, sera présenté en ouverture de la sélection : la réalisatrice avait pour souhait de proposer une comédie grinçante sur l’urgence de vivre – l’occasion de lui rendre un dernier hommage.

On est aussi curieuses du grand retour de la réalisatrice Patricia Mazuy, deux ans après le très commenté Bowling Saturne qui avait notamment soulevé de nombreux débats sur la représentation graphique des féminicides. Dans son septième film, La Prisonnière de Bordeaux, elle met en scène Hafsia Herzi et Isabelle Huppert, deux femmes dont les maris sont détenus au même endroit, qui se rencontrent et nouent une amitié.

La sélection fera en séance spéciale un hommage à une autre cinéaste, la réalisatrice belge Chantal Akerman, avec la diffusion de son film Histoires d’Amérique : food, family and philosophy (1989), où elle s’interrogeait sur son identité juive en interrogeant des passants à New York.

Du côté de la Semaine de la critique, qui sélectionne des premiers et deuxièmes films, on est intriguées par le deuxième film d’Emma Benestan, Animale, qui clôturera la sélection. La réalisatrice franco-algérienne s’était fait remarquer en 2021 avec son premier long-métrage Fragile, avec l’actrice Oulaya Amamra qu’elle retrouve pour son deuxième film au pitch énigmatique : en Camargue, Nejma s’entraîne à devenir raseteuse, pour défier des taureaux dans une arène, mais la rumeur sur la fuite d’un taureau et des hommes retrouvés morts sème la panique, tandis que Nejma ressent des symptômes étranges.

Dans la même sélection, on retrouve le premier film de la réalisatrice américaine Constance Tsang, Blue Sun Palace, qui s’intéresse à un deuil vécu par deux migrants de la communauté chinoise du Queens ; ainsi que Les Filles du Nil, des cinéastes égyptiens Nada Riyadh et Ayman El Amir, qui suit sur quatre ans un groupe de jeunes filles qui montent une troupe de théâtre de rue dans le sud de l’Égypte.

Enfin, mention spéciale au film Les Reines du drame d’Alexis Langlois, dont on vous citait déjà le court-métrage Les Démons de Dorothy. Avec son premier long-métrage, le réalisateur annonce un film inclassable, en racontant sur près d’un demi-siècle la gloire et la chute de la diva pop Mimi Madamour, et sa relation avec l’icône punk Billie Kohler.


Enfin, direction l’ACID pour prendre le pouls du nouveau cinéma indépendant. On se penche sur la réalisatrice colombienne Camila Beltran qui présentera son deuxième film Mi Bestia, situé dans le Bogota de 1996, où une éclipse imminente annonce l’arrivée du diable tandis que le corps de la jeune Mila se métamorphose. On s’intéresse, pour finir, au premier long-métrage de l’artiste plasticienne Mona Convert, Un pays en flammes, où une famille landaise se transmet les secrets du feu, de génération en génération.

MARIANA AGIER

[Retrouvez ici notre couverture de la 77e édition du Festival de Cannes]