LA FILLA D'ALGÙ - Festival Ojoloco

Film miracle

Durant le Festival Ojoloco, nous pouvons avoir accès à un programme dédié aux femmes, intitulé Espacio femenino. Un cycle de trois films, en partenariat avec l’Institut Cerventes de Lyon, incluant des récits consacrés aux femmes dans le milieu culturel. 

La Filla d’Algú fait office d'OFNI, pas tant le film en lui-même, mais plutôt dans sa réalisation. Le long métrage est le résultat de plusieurs regards, de plusieurs mains. Réalisé par un collectif de quatrième années de l’ESCAC (Ecole Supérieure de Cinéma et d’Audiovisuel de Catalogne), l’équipe impressionnante s’est répartie les différentes séquences qui constituent ce film-miracle. Ces séquences ne forment qu’un seul et même film, d’une linéarité exceptionnelle compte-tenu de son découpage. L’ESCAC produit et distribue les films de leurs étudiant‧es, pour leur permettre de rayonner dans les différents festivals et, plus important, de mettre un pied dans le monde si fermé du cinéma. Malgré sa forme classique, le film sort du carcan méthodologique de “film d’étudiant” pour embrasser une forme beaucoup plus professionnelle.

Une enquête fiévreuse

En moins d’une heure dix, ces onze réalisateur‧trices nous emmènent dans un drame tendu, tension décuplée par la mise en scène. S’imprégnant d’un cinéma social, au plus proche des personnages, La Filla d'Algúsuit Eli, une avocate enceinte de sept mois à la recherche de son père, disparu du jour au lendemain. Interprétée par Aina Clotet, Eli est montrée comme une femme très déterminée, absorbée par son boulot. Son ventre de femme enceinte n’intéresse que peu le cadre, il apparait quand cela est nécessaire, pendant une visite médicale. C’est le visage du personnage qui intéresse les cinéastes, son corps est vecteur de l’action, il ne prend pas beaucoup en place. Eli n’arrive jamais à rester plus de dix minutes à un seul endroit, elle entraîne le récit toujours plus loin dans la recherche de la vérité, vers un père absent dont on entendra seulement la voix. 

La mise en scène doit beaucoup à Aina Clotet, qui tient le film par sa verve et son énergie. Bien que le film soit très prometteur, porté par des cinéastes de demain,La Filla d’Algúarrive vite à ses limites. On regrette une fin un peu abrupte, un récit peut-être trop épuré malgré les différentes significations qu’il peut porter. L’enquête est bien sûr biaisée parce que nous avons un seul point de vue, celui de Eli. Les quelques indices viennent en filigrane, balayée par l’énergie du personnage à vouloir s’enfuir. Cependant, le côté charnel fonctionne parfaitement. Nous ressentons sa détresse, sa fatigue, sa douleur. Une enquête fiévreuse vers une vérité terrible, celle que l’on préfère parfois ne pas voir. 


Réalisé par un collectif

Eli est une jeune avocate sous pression, enceinte de sept mois. Alors qu’elle s’apprête à tenir l’audience d’un procès médiatique très attendu préparé depuis des mois avec son père, avocat renommé de Barcelone, celui-ci disparaît sans laisser de traces. Eli se lance alors dans une quête de la vérité qui remettra tout son monde en question.

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