COMME A LA MAISON - Halloween 2022

Fini les sempiternels « Qu’est ce qu’on regarde ce soir ? » et les longues errances sur Netflix ! Chaque mois, on vous propose quelques recommandations de films disponibles en VOD ou SVOD à travers une thématique féministe, et/ou avec une femme derrière la caméra. Une chose est sûre, il y en aura pour tous les goûts.

Pour fêter ce mois d’octobre, on n’a pas pu résister à l’envie de vous proposer, comme l’année dernière, une sélection spéciale Halloween. Au programme : des traumatismes générationnels, un slasher novateur, du cannibalisme et des vampires.

LA RECOMMANDATION DE… LISA

Umma - Iris K.Shim - 2022 - disponible sur Canal VOD/ Prime Video

Synopsis : Amanda élève sa fille dans une ferme américaine. Bientôt, la famille d'Amanda, originaire de Corée, débarque chez elle. Petit à petit, l'angoisse de se transformer en sa propre mère inquiète Amanda...

Premier long-métrage de la réalisatrice américano-coréenne Iris K.Shim, Umma (mère en coréen) est un petit bijou. Produit par Sam Raimi (Evil Dead, Spider-Man,…) et la comédienne principale Sandra Oh (Killing Eve, Grey’s Anatomy…) , il suit Amanda et sa fille Chris (Fievel Stewart), isolées, sur leur exploitation apicole dans l’Amérique rurale. Immigrée coréenne, Amanda vient de perdre sa mère - la Umma du titre- dont elle récupère l’urne mortuaire. Elle commence alors à faire de mystérieux cauchemars et les traumatismes de son enfance remontent peu à peu à la surface. Shim impressionne par la sobriété de ce premier film, en se focalisant plus sur le fond horrifique que sur sur la forme, même si elle se permet quelques effets de styles et des jumpscares parcimonieux. La réalisatrice explore davantage la thème de la famille mais surtout celui d’un matrimoine infusé de violences et de traditions. Le traumatisme est générationnel et Amanda fera tout pour ne pas devenir sa propre mère, même affronter ses peurs les plus enfouies. Sandra Oh y est brillante et prouve une fois de plus qu’elle est une grande comédienne.


LA RECOMMANDATION DE… LAURA

Black Christmas - Bob Clark - 1974 - Disponible sur FilmoTV

Synopsis : Des jeunes femmes faisant parties d'une confrérie universitaire passent les vacances de Noël ensemble. Le groupe reçoit d'étranges appels téléphoniques, les jeunes femmes, qui semblent au départ s'en amuser, ne se doutent pas une seconde que les appels sont passés de l'intérieur de la maison...

On considère souvent Halloween de John Carpenter comme l'œuvre matricielle du slasher, genre horrifique célèbre pour ses tueurs masqués et ses final girls. Pourtant, six ans avant Halloween sortait Black Christmas de Bob Clark (qui a depuis fait l’objet de deux remake, en 2006 avec Mary Elizabeth Winstead et en 2019 réalisé par Sophia Takal). On entrevoit, dans le film, tout ce qui préfigure les codes du slasher, mais aussi des thèmes féministes, qu’il aborde avec sérieux : le harcèlement sexuel, les relations toxiques et surtout, l’avortement (en évitant tout point de vue moralisateur). Black Christmas cristallise l’expérience féminine de l’horreur. Il ancre son histoire dans une atmosphère tendue, où tous les personnages masculins deviennent une menace potentielle, par le biais de la blague téléphonique estudiantine (le film se place au sein d’une sororité universitaire), qui devient vite source de terreur.


LA RECOMMANDATION DE… MARIANA

Trouble Every Day - Claire Denis - 2001 - dispo sur Canal VOD

Synopsis : Lors de son voyage de noces à Paris avec son épouse June, Shane Brown, un chercheur américain, part retrouver son ami Léo, un médecin français susceptible de le soulager d'un mal étrange.

Film choc de Cannes 2001, horrifique, érotique et cannibale, Trouble Every Day continue de fasciner encore aujourd’hui et inscrit Claire Denis comme une réalisatrice pilier du cinéma de genre à la française. Avec une Béatrice Dalle vampirique, mue par un désir sexuel insatiable, qui croise mystérieusement le chemin d’un couple en voyage de noces et d’un ancien chercheur en neurobiologie, Claire Denis délivre une œuvre étrange, mystérieuse et aux lectures multiples. S’il avait défrayé la chronique à sa sortie pour sa mise en scène gore de la domination et des pulsions, on peut le revoir aujourd’hui comme une réflexion sur les sexualités hors normes, sur l’enfermement et le contrôle de la psyché féminine.


LA RECOMMANDATION DE… MANON

Entretien avec un vampire - Neil Jordan - 1994 - disponible sur Netflix

Synopsis : San Francisco dans les années 90. Un jeune journaliste, Malloy, s'entretient dans une chambre avec un homme élégant, à l'allure aristocratique et au visage blafard, Louis, qui lui fait de bien étranges confidences. Malloy, subjugué par la séduction de son interlocuteur lui demande, à l'aube, de le faire pénétrer dans son monde, celui des vampires.

Avec ce synopsis, rien ne prédisposait Entretien avec un vampire, à figurer un jour sur les pages de Sorociné. Pourtant, le film est issu du roman d’une autrice, Anne Rice, également scénariste du film. Quant à l’histoire, il ne s’agit pas des aventures de deux vampires chassant la jeune vierge effarouchée mais d’une passion amoureuse entre deux hommes, ou plutôt le récit d’une emprise d’un homme sur un autre, sur fond de sentiments inavouable. Entretien avec un vampire se place dans la continuité du mythe du vampire en tant que figure homoérotique maudite, esquissée depuis le fameux et classique Nosferatu de Murnau. Anne Rice n’avait peut-être pas encore conscience à l’époque, qu’en dépeignant une histoire d’amour gay, elle serait la source d’une famille homoparentale, avec Tom Cruise et Brad Pitt en papas d’une Kirsten Dunst psychopathe. Empreint d’un grand romantisme, le film est troublant, sensuel, philosophique, tragi-comique, c’est un must-see disponible sur votre petit écran.


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