César, 12 ans, est, comme tous les garçons de son âge, en plein apprentissage des codes d’une masculinité virile. Dans le vestiaire du cours d’escrime, les jeunes garçons se jaugent déjà, rient du corps féminin et mesurent la taille de leur sexe. Mais quand la grande sœur de César est victime d’une agression sexuelle, les prémices de cette construction sociale vacillent. Violette Gitton, également coach pour enfants acteurs en parallèle de son activité de réalisatrice, interroge la construction de la virilité et de la culture du viol, qui s’immisce dès la sortie de l’enfance. Un sujet passionnant que la réalisatrice a la bonne idée d’inclure dans le milieu sportif, terrain de construction sociale et de dérive, où l’escrime, la piscine (lieu de l’agression) et la danse apportent chacune un espace de réflexion. Si le film se montre un peu trop programmatique dans son développement, avec un manque sur la relation frère-sœur et quelques passages allégoriques superflus, la mise en scène millimétrée, le travail avec les jeunes comédiens et la théorisation de la représentation d’une masculinité encore peu vue sur les écrans posent des bases qu’on espère voir développées dans un projet plus long.