FESTIVAL LUMIÈRE 2021 - Portraits de femmes
Qui dit octobre, dit automne, mais également Festival Lumière. Comme chaque année, la métropole lyonnaise célèbre le cinéma de patrimoine et matrimoine le temps d’une semaine riche en (re)découvertes. Pour sa 13ème édition, le Festival Lumière met à l’honneur les femmes cinéastes à travers plusieurs rétrospectives qui leur sont consacrées. Entre un vibrant hommage à Tavernier et un coup de projecteur sur le cinéma de Sidney Pollack, l’Institut Lumière fait également la part belle à ses réalisatrices, avec une invitée toute particulière, Jane Campion.
Alors que son prochain film The power of the dogsera présenté en avant-première (après une première à Venise l’été dernier), Jane Campion se verra remettre le Prix Lumière vendredi prochain. Une récompense toute particulière pour la première réalisatrice à remporter la Palme d’Or en 1994 pour La leçon de piano, et qui consacre une figure essentielle du cinéma. L’occasion alors de découvrir sa filmographie, depuis l’un de ses premiers courts-métrages Peel, exercice de disciplinejusqu’à Bright Star, en passant parIn the cut.
Une histoire des réalisatrices
Parmi ses différentes séléctions, le festival dédie une rétrospective à une femme cinéaste dans son “Histoire permanente des réalisatrices”. Kinuyo Tanaka succède à l’américaine Joan Micklin Silver dans une programmation de six longs-métrages. D’abord actrice chez Mizoguchi et Naruse, Kinuyo Tanaka est passée derrière la caméra, devenant ainsi la première réalisatrice japonaise, et essuie au passage l’hostilité de ses confrères masculins. Une filmographie méconnue, interrogeant sans cesse la place des femmes au cœur de la société nippone, qui s’ouvrira sur Maternité Éternelle, et se clôturera surMademoiselle Ogin, avant de trouver le chemin des salles en avril 2022, grâce à Carlotta.
À l’honneur respectivement en 2014 et 2015, Ida Lupino et Jacqueline Audry seront également présentées lors du festival. Film rare et quatrième de la filmographie d’Ida Lupino, Hard, Fast, Beautiful !, retrace le bouleversement d’une brillante joueuse de tennis, tiraillée entre ses aspirations et son histoire d’amour. Et c’est non pas un, mais bien deux documentaires, qui complèteront le portrait de la cinéaste : Gentlemen and Miss Lupino de Julia et Clara Kuperberg et Ida Lupino, la fiancée rebelle d’Hollywood de Géraldine Boudot. Le Lis de mer de Jacqueline Audry n’a quant à lui jamais connu de sortie française, et sera présenté dans une restauration inédite. Enfin, parmi les curiosités, le Festival Lumière exhume l’étonnant Variety de la réalisatrice Bette Gordon, et sa plongée dans un cinéma porno new-yorkais. Une exposition complètera la projection, avec les photos de tournage du film capturés dans l’objectif de Nan Goldin.
Le Festival Lumière est également l’occasion de plusieurs avant-premières Après un passage remarqué en Compétition Officielle à Cannes, le génial La Fracturede Catherine Corsini sera montré, en présence de sa réalisatrice. Autre incursion cannoise, celle de Maggie Gyllenhaal - membre du Jury en juillet dernier - avec The Lost Daugther. On notera également la présence de Gessica Généus pour l’émouvant Freda, en salle dès le 13 octobre.
Retrouvez notre couverture de la 13ème édition du Festival Lumière