RENCONTRE AVEC AMJAD AL RASHEED - “Je voulais que le public réévalue toutes les lois et traditions jordaniennes”
Amjad Al Rasheed dénonce, dans son premier long-métrage Inchallah un fils, les lois injustes et patriarcales de son pays, la Jordanie, à travers le portrait de Nawal qui se bat pour ses droits après le décès de son époux. Véritable fenêtre sur la société jordanienne actuelle, Inchallah un fils est un premier film intelligent et haletant porté par une actrice principale, Mouna Hawa, remarquable et pleine de justesse. Récompensé du prix de la fondation Gan à la Semaine de la Critique, Inchallah un fils est le premier film jordanien présenté à Cannes en 2023.
Amjad, pouvez-vous vous présenter en quelques mots, et nous raconter comment est entré le cinéma dans votre vie ?
Je suis un scénariste et réalisateur jordanien. Pour être honnête, tout a commencé par un rêve, lorsque j'étais très jeune, peut-être à 10 ou 12 ans. Un jour, ma mère m'a demandé : « Qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? » Je lui ai répondu que je voulais être réalisateur. À cet âge, je ne savais pas ce qu'était un réalisateur, mais je savais que je voulais raconter des histoires. Je voulais communiquer avec les gens par le biais d'histoires. À l'époque, je regardais beaucoup de films à la télévision, des films égyptiens, des films américains, et aussi quelques films français de l'Institut français d'Amman. Je voulais faire partie de ce monde. Lorsque j'ai grandi, j’ai commencé à travailler dans ce domaine sans vraiment avoir de but. Mon objectif était de devenir réalisateur, bien sûr, mais je ne savais pas comment y parvenir. Je me contentais de travailler. Et maintenant, je suis ici très heureux de faire cette interview avec vous au sujet de mon film.
Un premier film qui vous a marqué ?
Il y a beaucoup de films qui m’ont marqués, c'est difficile de n’en choisir qu’un seul. Mais je pense notamment à un film français : L’Ours de Jean-Jacques Annaud (1988). Je l’ai regardé quand j'étais enfant. Il est longtemps resté dans mon esprit. Je ne sais pas pourquoi. C’est tellement différent de ce que je fais mais il m’est resté en mémoire. Il y a encore tellement d’autres films comme celui-ci qui comptent pour moi mais je ne peux pas tous les citer.
Alliez-vous au cinéma durant votre enfance ? Parlez-nous de vos cinémas préférés à Amman en Jordanie !
La première fois que je suis allé au cinéma, c'était en 1997. Je suis né en 1985, j'avais donc 13 ans. C’était la sortie de Titanic. Tout le monde était au courant. J'essayais de convaincre ma mère de m'emmener au cinéma. Je lui ai dit : « Tu sais, un jour, je serai réalisateur, alors il faut que tu m'emmènes voir le film ». Ce jour-là, c'était un vendredi, et elle m'a dit : « D'accord, nous irons après la fin de tes cours. » Et nous y sommes allés. C'était génial. C'était un cinéma à Amman, qui s’appelait le Galleria mais qui n’existe plus malheureusement. Aujourd’hui à Amman, les cinémas se trouvent principalement dans des centres commerciaux. En tout cas c'est le premier cinéma que j'ai visité dans ma vie, et j'ai toujours le ticket, je garde tous les tickets.
Comment est née l’idée du film Inchallah un fils ? Et quelles étaient vos intentions avec ce film ?
L'idée est venue d'un incident dont j'ai été témoin par l’un de mes proches parents qui était presque dans la même situation que mon personnage principal, Nawal. À ce moment-là, de nombreuses questions me sont venues à l'esprit. L'une d'entre elles était de savoir s'il était possible pour une femme de dire non à toutes les traditions et à toutes les lois. J'ai donc décidé de creuser davantage et de faire des recherches sur des situations similaires. Et j'ai découvert que c'était très courant dans la société, pas seulement en Jordanie, pas seulement dans le monde arabe, mais aussi dans le monde entier, car les femmes continuent de se battre partout pour obtenir plus de droits, et pour être égales aux hommes, en termes de droits, de salaires…. Il y avait donc un sujet très important à aborder. Je voulais que les gens réfléchissent, qu'ils soient honnêtes, et qu'ils réévaluent toutes ces lois et traditions. Je voulais que le public ressente ce que ressent Nawal, qu'il se demande ce qu'il ferait à sa place. Et aussi, pour son beau-frère qui veut récupérer sa part d’héritage, je voulais que les gens se demandent si la loi était de leur côté, est-ce qu’ils feraient la même chose que lui. C’est une question morale, car en fin de compte, il ne s'agit pas de la voler. Il ne fait que suivre les lois.
Comment avez-vous choisi vos comédiens, notamment la protagoniste Mouna Hawa (Je danserais si je veux, Maysaloun Hamoud) qui interprète le rôle de Nawal ? Et comment avez-vous travaillé ensemble ?
J’ai eu une belle distribution. Mouna Hawa était incroyable. Il en va de même pour tous les autres acteurs. J'ai pris mon temps pour les choisir. Je cherchais des talents capables de bien jouer. Qui pouvaient comprendre ces personnages, parce que tous ces personnages sont complexes. Et la complexité de ces personnages devait apparaître à l'écran de manière simple. Faire un film simple est beaucoup plus difficile que faire un film compliqué. Pour qu'il reste naturel, ancré dans la réalité, comme dans la vie réelle. C’est ce que j'ai voulu en choisissant les acteurs. Je voulais ce genre de performance. L'autre chose que je recherchais chez chacun d'entre eux, c'était de les connaître en tant qu’ être humains. Que pensaient-ils de ces différents sujets ? Nous avons eu des séances au cours desquelles nous avons parlé de tout ça. J'avais besoin de les comprendre parfaitement, comprendre leur façon de penser. Je ne dis pas qu'ils devaient être d'accord avec moi mais je voulais voir comment ils étaient en tant qu'êtres humains, et comment ils pouvaient servir les personnages que je voulais créer. Je les observais aussi physiquement. Comment ils se déplaçaient et parlaient. Leur apparence, leur voix, ainsi que leurs différents tons. Tous ces éléments m’ont aidé à peindre les personnages que je voulais. Pour peaufiner certains rythmes pendant les répétitions, ou durant le tournage. Pour me donner le bon rythme au bon moment. Il m’a fallu près de deux ans pour faire le casting, mais je suis heureux de l'avoir fait de cette manière.
Votre film montre l’injustice que les femmes subissent à travers des lois patriarcales, mais c’est aussi un véritable hommage aux femmes que vous rendez, à travers des personnages de femmes complexes, fortes et inspirantes qui cherchent à affirmer leur droit et à s’émanciper ! D’où vient votre engagement pour le droit des femmes ?
Certes il s'agit bien des droits des femmes, mais en fin de compte nous sommes avant tout des êtres humains. Je vis dans une société où il y a des hommes, des femmes, des genres différents, et nous vivons tous ensemble. Et nous affirmons que les femmes représentent la moitié de la société. Je me suis donc demandé comment nous fonctionnons et comment nous pouvons nous développer en tant que société si la moitié de la population ne jouit pas de ses droits. Et si la moitié de la population lutte pour mener sa vie et se l'approprier ? Comment pouvons-nous être une société bien développée ? Je n'avais pas l'intention de parler des droits des femmes. Je voulais raconter une histoire humaine, suivre une histoire humaine. Telle était mon intention.
D’après vous quelle est la représentation des femmes dans le cinéma arabe aujourd’hui ?
Je constate qu’il y a de plus en plus de femmes cinéastes arabes. Il y a beaucoup de films que j'ai regardés l'année dernière et cette année qui ont été réalisés par mes collègues cinéastes femmes. Je pense à Asmae El-Moudir qui a réalisé le magnifique film La mère de tous les mensonges, ou encore la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania qui a réalisé Les filles d’Olfa, ou encore à Lina Soualem et son film Bye bye Tibériade. Toutes ces histoires de femmes ont été réalisées par de talentueuses réalisatrices. Je pense que nous avons une bonne représentation, certes j’ai aussi l'impression que ce n'est pas assez, c'est certain, mais nous sommes sur la bonne voie, nous avançons lentement mais sûrement !
L’injustice que subit Nawal s’empire à mesure que l’histoire avance : elle perd d’abord son mari, son héritage, sa maison, et la garde de sa fille. Pourtant vous traitez cela avec beaucoup de réalisme et de justesse, on ne tombe jamais dans la dramatisation. Comment avez-vous su trouver cet équilibre? Et quels étaient vos choix en matière de mise en scène ?
Le jeu des acteurs était très réduit. Et j'avais une méthode de répétition spéciale, j'essayais d'obtenir des émotions lors des répétitions. J'ai fait beaucoup de répétitions, ce que certains réalisateurs ne font pas, ils préfèrent garder les émotions pour le plateau. Mais j'ai eu une approche différente. Je voulais que les personnages parlent comme nous parlons maintenant, vous et moi, de manière spontanée. Tout en gardant le dialogue tel qu'il est. Il n'y a pas de place pour l'improvisation, parce que chaque dialogue est là pour une histoire spécifique.
Ensuite, j’ai construit le récit autour de trois espaces principaux : la maison de Nawal, dans une communauté conservatrice à faibles revenus ; la maison de Lauren, dans un quartier riche et animé de l’ouest d’Amman ; et enfin, l’espace public, un « entre-deux » où Nawal est directement confrontée à la pression sociale lors de ses déplacements journaliers d’un espace à l’autre. J’ai voulu traiter ces décors comme des prisons, pour refléter la véritable situation sociale des femmes. Et tandis que Nawal se bat pour conquérir ces espaces, elle choisit d’apprendre à conduire une voiture, petit lieu clos dans lequel elle se sent libérée du carcan sociétal. J’ai cherché des décors réalistes et authentiques qui reflètent la vie et la culture urbaine jordaniennes, en tentant de ne rien modifier et d’utiliser des éléments déjà présents, à l’exception de la maison de Nawal, qui a été intégralement redécorée. Dans cet esprit, j’ai choisi de ne placer dans les décors que le strict nécessaire, pour refléter la réalité fondamentale des personnages. Cela inclut la nourriture qu’ils mangent, les routes qu’ils empruntent et les véhicules qu’ils conduisent. J’ai voulu montrer Amman telle qu’elle est, sans en donner une vision idéalisée, et rendre hommage à l’incroyable beauté de son désordre urbain.
De plus, je voulais que le public vive et ressente ce que Nawal ressent. Et qu'il éprouve de l'empathie pour elle. L'empathie ne vient pas seulement de ce qu'elle traverse, mais de l’espace et de l’endroit dans lequel elle vit. Vous savez, ce que je voulais, c’était de faire sentir au public que cela pourrait leur arriver. Qu’ils puissent se dire « et si ça m'arrivait à moi » ? C'est comme ça que je voulais qu'ils s’identifient. Et cela s'est fait avec des plans conçus pour vous maintenir dans la tête de Nawal et pour que vous voyiez le monde à travers ses yeux.
On découvre différents visages de la société jordanienne, à travers notamment le personnage de Nawal, musulmane pratiquante issue d’un milieu modeste et traditionnel, ainsi que de Lauren, chrétienne issue d’un milieu très aisé, d’apparence moderne mais finalement assez conservateur. Était-ce important pour vous de montrer ces différentes couches sociales et cette identité plurielle qui coexiste en Jordanie ?
Certainement, parce que j'essayais de suivre à nouveau une histoire humaine. Je n'essayais pas de dire que tel type de religion ne fonctionne pas ou que tel type de religion est meilleur. Au fil de mes recherches, j'ai eu l'occasion de voir beaucoup de femmes, parce que pendant que je développais le scénario, je faisais des vidéos d'entreprise pour des ONG, où je couvrais des histoires de réussites de femmes autour de la Jordanie. J'ai donc dû rencontrer beaucoup de femmes jordaniennes et entre les prises de vue, je leur parlais, j'écoutais leur histoire. Cela faisait partie de mes recherches. Et il y a quelque chose de très commun entre toutes ces femmes. Ce sont toutes des battantes. Et la plupart d'entre elles ont le sentiment d'être le maillon faible de la société. Elles sont issues de différents milieux, elles ont différents statuts financiers, différentes religions. J'ai donc essayé de refléter cela dans l'histoire de Nawal et dans l'intrigue secondaire de Lauren. Elles viennent de milieux totalement différents, mais elles sont confrontées à la même injustice à cause de la société. Ce n'est pas la religion le problème, mais peut-être plus la façon dont les gens traitent la religion et la façon dont ils la comprennent.
Le cinéma jordanien est relativement peu distribué à l’étranger. Pouvez-vous nous parler un peu plus du cinéma jordanien ?
Absolument ! Le cinéma jordanien est un jeune cinéma. Nous avons quelques films en noir et blanc qui sont très anciens, mais cela s'est arrêté jusqu'à la création de la Commission royale du film en 2003. C'est à ce moment que tout a commencé, avec cette Commission royale qui visait à développer l'industrie cinématographique jordanienne à l’international. Elle a commencé à former des personnes dans différents secteurs : tournage, réalisation, écriture, montage, éclairage, caméra… Son objectif principal était de former des gens et de faire venir en Jordanie des films de pays étrangers comme Hollywood, des films européens, et des films du monde entier. C’est une grande chance pour l'équipe jordanienne de s’être formée et d'être à ce niveau aujourd'hui, 20 ans plus tard. L'équipe est très professionnelle. Ils comprennent très bien la narration. Ils savent ce qu'ils font. Je parie que c'est l'une des équipes les plus fortes du Moyen-Orient et, je pense, du monde. Je n'en doute pas. C'est donc là que tout a commencé. Aujourd'hui, je ne peux pas parler d’industrie mais c'est un mouvement cinématographique. C'est un mouvement important. Par exemple, ces deux dernières années, cinq films sont sortis et sont allés dans des festivals internationaux, ont remporté des prix, et ont été bien accueillis par le public.
Il y a d’ailleurs la série jordanienne AlRawabi School for Girls réalisée par la cinéaste Tima Shomali, qui rencontre un grand succès sur Netflix, avec notamment la saison 2 qui vient de sortir, et qui contribue également au rayonnement du cinéma jordanien à l’étranger.
Absolument ! La série AlRawabi School for Girls est légère, divertissante et aborde des sujets très importants. Elle rencontre un très bon succès auprès du public, ce dont je suis très fière. Tima Shomali est l’une des plus brillantes et talentueuse cinéastes jordaniennes. Je suis très fière d'elle. Avec Shirin Kamal, la scénariste, elles ont créé cette histoire qui permet de communiquer avec différentes personnes dans le monde entier. Nous sommes donc, une fois de plus, sur la bonne voie. Il faut que le marché croit davantage en nous pour que nous puissions faire plus !
A-t-il été difficile de produire votre film ?
En y réfléchissant, je pense que c'est le cycle normal d'un film indépendant. D'autant plus qu'il s'agissait de mon premier long métrage. Il nous a fallu six ans entre l'écriture, le financement et deux ans de COVID. Donc oui, ça a été difficile. Tout a été retardé parce que nous ne savions pas où nous allions avec le COVID. J'espère que mon deuxième film ne prendra pas autant de temps, mais je pense que nous sommes sur la bonne voie avec le cinéma jordanien. Nous avons certainement besoin de plus de soutien. Pour Inchallah un fils, je pense que c'est le film jordanien le plus distribué dans le monde entier. Il a été distribué dans de nombreux pays d'Europe, d'Asie et aux États-Unis. Il a été présenté dans près de 80 festivals. Il a également été nommé pour les Oscars. C'est le premier film jordanien à avoir été présenté à Cannes. Nous avons obtenu la Semaine de la Critique et le prix de la fondation Gan. Il ne s'agit donc pas seulement de participer à un festival d'une telle ampleur. Non, nous pouvons contribuer, nous pouvons concourir, et nous pouvons gagner. C'est ainsi que les films jordaniens devraient être traités, je pense.
Comment avez-vous réagi face à un tel succès pour un premier film jordanien présenté à Cannes, puis aux Oscars ? ü
C'est formidable, et magnifique. Et surtout inattendu pour moi. Au moment du tournage, je n'avais aucune attente. Je me concentrais sur le fait de réaliser un bon film, de faire le film que je voulais, et que j’avais en tête. Pour la post-production, nous avons obtenu le Final Cut à Venise. Nous avons obtenu le Grand Prix Atlas à Marrakech, et nous avons reçu deux prix au festival du film du Caire. Nous avons donc pu terminer la post-production. À ce moment-là, les gens autour de moi ont commencé à me dire qu'il s'agissait peut-être d'un film qui irait à Cannes. Et j'étais très enthousiaste. Mais j'essayais de modérer mes ardeurs pour ne pas être déçu. Mais c'est arrivé. C'était magnifique et fou, mais aussi stressant, parce que présenter son travail au monde entier dans des festivals aussi prestigieux et importants, cela peut vous couronner de succès ou vous détruire. Mais pour le moment les critiques sont magnifiques, et le public aussi.
Comment pensez-vous que le film sera reçu en Jordanie lorsqu’il sortira en mai prochain ?
Je ne sais pas, je n'ai pas d'attente, mais il a été présenté en avant-première à Djeddah, en Arabie Saoudite, dans le cadre du Red Sea Film Festival. Nous avons eu deux projections brillantes et j'étais aussi stressé que pour Cannes, car il s'agissait d'un public arabe, l’Arabie Saoudite est culturellement très proche du public jordanien, en particulier les habitants de Djeddah. Nous avons eu deux belles et brillantes projections avec des salles qui étaient pleines. Les gens riaient, applaudissaient, et pleuraient pendant le film. C'était un moment incroyable quand vous voyez les réactions et ensuite les questions. J'espère qu'il en sera de même en Jordanie et que cela ouvrira une conversation saine où nous pourrons vraiment réfléchir et évaluer notre situation dans nos sociétés.
Des projets à venir ?
Oui, je travaille actuellement sur un nouveau projet qui en est à ses débuts. Je ne peux pas trop en dire mis à part que le thème du film portera sur les secrets, et la double vie à travers une relation famille-fille moderne.
Y a-t-il un film arabe que vous voudriez nous recommander pour Sorociné ? Ou une réalisatrice dont vous aimez le travail ?
J'aime énormément le travail du réalisateur palestinien Elia Suleiman, ses films sont très importants à regarder, ils racontent beaucoup de choses sur la lutte de manière très intelligente. Il y a aussi la réalisatrice tunisienne Moufida Tlatli et son film Les silences du palais qui a été réalisé dans les années 90. Son travail m'a étonné quand je l'ai vu durant mes études. Je vous recommande vivement de regarder ce film de Moufida Tlatli, c'est un film magnifique dans lequel la célèbre actrice tunisienne Hend Sabri, joue l’un de ses premiers rôles au cinéma.
Propos recueillis par Sarah Dulac Mazinani