Les chroniques
Pour son second long-métrage, la réalisatrice Kelly Fremon Craig adapte l’un des romans cultes de l’autrice jeunesse américaine de référence : Judy Blume. Elle en tire un coming of age tendre et malicieux mettant en valeur la beauté des amitiés féminines préadolescentes.
Écrire à quatre mains un scénario sur deux pianistes, voilà qui est fort à propos. Dans leur premier long-métrage, Frédéric et Valentin Potier (père et fils) racontent le parcours de jumelles musiciennes frappées par une maladie qui les empêche de jouer. Ce récit de reconstruction, inspiré d’une histoire vraie, est certes prévisible mais réussit à éviter les clichés pour se muer en une ode sensible à la sororité.
Imaginant que la France, en 2039, est définitivement tombée dans l’autoritarisme, la réalisatrice Aude Léa Rapin propose un film d’anticipation intelligent et honnête, qui n’a cependant pas toute la force évocatrice des classiques du genre.
Le troisième film des sœurs Coulin dissèque les dynamiques d’une famille monoparentale dans laquelle l’un des enfants glisse vers l’idéologie identitaire d’extrême droite. Magnifiquement interprété par trois acteurs au sommet, le long-métrage tape juste et très fort.
Le réalisateur bulgare Konstantin Bojanov s’immerge dans le quotidien de travailleuses du sexe du sud de l’Inde pour raconter une histoire d’amour lesbienne impossible.
Dans la lignée directe d’Aftersun, la réalisatrice India Donaldson propose un coming of age tout en douceur sur la fin de l’adolescence et l’apparition du regard masculin.
Courant octobre s’est tenue à l’Élysées Lincoln la quatrième édition du Festival du film libanais de France, qui vise à soutenir la création cinématographique libanaise et favoriser le rayonnement du cinéma libanais en France. On fait le point sur nos coups de coeur.
Pour Halloween, Netflix continue de creuser son catalogue thématique et de nous abreuver d’une nostalgie pas si lointaine – ici les années 2000 – avec un navrant slasher spatio-temporel adolescent à bout de course et surtout à court d’idées neuves.
En racontant l’histoire vraie de Nevenka Fernández, qui porta plainte à la fin des années 1990 pour harcèlement sexuel contre le maire de Ponferrada Ismael Álvarez, la réalisatrice Icíar Bollaín plonge avec précision dans le mécanisme d’emprise et ses ravages.
La réalisatrice Coralie Fargeat propose une surenchère de body horror jusqu’à l’indigestion, mais ne réussit pas à camoufler un propos féministe rebattu et bien moins subversif qu’il n’y paraît.
Après avoir raconté la création du premier restaurant français dans Délicieux, Éric Besnard continue son exploration de l’histoire de l’Hexagone avec Louise Violet, un long-métrage sur la mise en place de l’école laïque et obligatoire. Un film « plein de bons sentiments » (comme dirait votre grand-mère) mais qui peine à sortir des clichés dans lesquels il s’embourbe.
Sous la direction de Carmina et Prune, des créateur·ices de contenu adulte en ligne affirment leur fierté d’exercer leur métier, dans ce documentaire qui en dévoile les coulisses. Une réappropriation nécessaire du discours sur ce milieu tant stigmatisé.
Les interviews
Il y a dans la vie de petits miracles. Alors qu’une maladie les empêchait de jouer, les jumelles Audrey et Diane Pleynet sont parvenues à inventer une technique pour poursuivre leur carrière de pianistes en duo. Cette histoire de reconstruction et de sororité a inspiré aux réalisateurs Valentin et Frédéric Potier leur nouveau film Prodigieuses. Rencontre avec les actrices principales, Camille Razat et Mélanie Robert.
Fait rare au Festival de Cannes : la Compétition s’est ouverte avec un premier film, celui de la réalisatrice française Agathe Riedinger. Dans Diamant brut, sa caméra suit de près Liane, une jeune femme de Fréjus biberonnée aux réseaux sociaux et aux mirages de gloire de la télé-réalité. Récit d’un temps suspendu, d’une attente et d’une désillusion, Diamant brut ausculte avec passion la féminité outrancière et la sexualisation des corps, entre pouvoir et violence, malgré une écriture qui se fait parfois scolaire. Rencontre.
Avec sa maîtrise de la mise en scène, sa concision narrative et l'authenticité de ses personnages, la cinéaste américaine India Donaldson s'affirme dès son premier long métrage. Rencontre avec la réalisatrice et l’actrice Lily Collias.
La réalisatrice et photographe Babette Mangolte, directrice de la photographie de plusieurs films de Chantal Akerman, dont elle était amie, nous a accordé une interview de chez elle en Californie. Elle nous a raconté sa collaboration avec la cinéaste belge et le tournage de Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles.
La vie sera toujours plus belle que le cinéma, mais le cinéma, ça aide quand même à vivre. C’est ce qu’on peut ressentir en sortant du film Niki, le premier long-métrage de Céline Sallette – qui raconte dix années de la vie de l’artiste Niki de Saint Phalle. Porté par une Charlotte Le Bon grandiose, le biopic dépeint une femme engagée, courageuse et inspirée, dont on suit les cheminements personnel et artistique finalement indissociables. Interview croisée.
Le deuxième long-métrage de Payal Kapadia, réalisé après le curieux documentaire essayistique A Night of Knowing Nothing, a fait grand bruit en étant le premier film indien sélectionné en compétition officielle à Cannes depuis trente ans. Sorociné a eu l'occasion de discuter avec la cinéaste après sa première cannoise.
Chaque mois, Sorociné remonte le temps pour mettre en lumière le travail d’une réalisatrice et réécrire une histoire du cinéma au féminin. Pour cette première chronique, il était évident de revenir au symbole de cette redécouverte matrimoniale : Alice Guy ! Après les documentaires, les livres et les pièces de théâtre, ses films seront visibles au cinéma dans un programme rétrospectif de 14 courts-métrages tournés avant 1907 : Alice Guy, première femme réalisatrice ! Pour en parler, nous avons rencontré Coraline Refort, universitaire spécialiste du travail d’Alice Guy, qui vient de lui consacrer une thèse somme.
Patricia Mazuy sait toujours se réinventer en repoussant ses propres limites, avec une fraîcheur inattendue là où l'on s'attendrait aux lieux communs les plus prévisibles. Centré sur une amitié féminine qui bourgeonne dans les couloirs d’un parloir, le nouveau film de la cinéaste renverse les conventions des drames sociaux au profit des sensibilités romanesques. Rencontre.
Ebba, adolescente mal dans sa peau, recueille un soir près du port d’Oslo un mystérieux inconnu. À cet homme amnésique, la jeune femme va faire croire qu’ils entretiennent une liaison passionnelle. Mon parfait inconnu est un grand récit de mythomanie aux ressorts psychologiques implacables, dont la violence contraste avec l’élégance de sa mise en scène. Rencontre avec la réalisatrice finno-suédoise Johanna Pyykkö.
Pour son premier long métrage de fiction, la réalisatrice indienne suit une policière confrontée au meurtre brutal d’une jeune femme musulmane dans un petit village fictif. De passage à Paris, la documentariste de formation nous a parlé de ses choix esthétiques et narratifs, mais aussi de ses méthodes de travail.
En juin, Le Champs-Elysées Film Festival a reçu la réalisatrice et l'artiste américaine Elisabeth Subrin pour sa 13e édition. Connue en France pour son court métrage césarisé Maria Schneider, 1983, elle se distingue par son œuvre prolifique naviguant entre le cinéma d'avant-garde, le cinéma indépendant et le monde de l'art.
Avec Château Rouge, Hélène Milano a offert au Festival de Cannes 2024 l’un de ses plus beaux films. La documentariste y suit, le temps d’une année, des élèves du collège Georges-Clemenceau, dans le quartier défavorisé de la Goutte-d’Or, au nord de Paris. Hélène Milano nous explique comment, par son travail, elle tente d’approcher la jeunesse au plus près pour en disséquer, toujours avec bienveillance, toute la complexité.
Après son court-métrage Olla, l’actrice franco-grecque Ariane Labed revient à la réalisation avec son premier long-métrage September Says, présenté à Cannes dans la sélection Un certain regard. Rencontre avec la réalisatrice, également engagée pour la parité dans le cinéma au sein du collectif 50/50 et de l’Association des acteurices.
Se déroulant dans une petite communauté villageoise isolée, East of Noon suit le trajet du jeune musicien Abdo qui cherche à affirmer son indépendance et sa liberté face aux figures d'autorité oppressantes dans le village. À la suite de son avant-première à la Quinzaine des cinéastes, nous avons rencontré la cinéaste et artiste plasticienne Hala Elkoussy.
Les tops films
Tous les mois, la rédaction de Sorociné vous partage ses coups de cœur thématiques. En octobre, pour préparer Halloween, Mariana Agier, Manon Franken, Enora Abry, Victoria Faby, Léon Cattan et Louise Bertin dévoilent leurs top spécial films de fantômes.
Tous les mois, la rédaction de Sorociné vous partage ses coups de cœur thématiques. En septembre, pour faire écho à la sortie d'Emmanuelle d'Audrey Diwan, Alicia Arpaïa, Mariana Agier, Manon Franken et Louise Bertin dévoilent leurs films à voir sur le désir féminin.
Tous les mois, la rédaction de Sorociné vous partage ses coups de cœur thématiques. En août, pour faire écho aux Jeux Olympiques et honorer la place des femmes dans les compétitions sportives, Alicia Arpaïa, Mariana Agier, Lisa Durand et Louise Bertin dévoilent leurs films à voir sur le sport au féminin.
Tous les mois, la rédaction de Sorociné vous partage ses coups de cœur thématiques. En juillet, pour célébrer l’arrivée (enfin) de l’été, Lisa Durand, Sarah Dulac, Louise Bertin, Manon Franken et Öykü Sofuoglu vous partagent leurs pépites pour préparer les vacances estivales.
Tous les mois, la rédaction de Sorociné vous partage ses coups de cœur thématiques. En mai, pour célébrer l’ouverture du 77e festival de Cannes et mettre en avant les sélections parallèles du festival, l’équipe partage ses pépites découvertes à la Semaine de la Critique, qui sélectionne des premiers et deuxièmes films de cinéastes à suivre.
Tous les mois, la rédaction de Sorociné vous partage ses coups de cœur thématiques. En avril, Mariana Agier, Lisa Durand, Léa Larosa et Diane Lestage font monter le son avec une sélection en honneur du Disquaire Day.
Tous les mois, la rédaction de Sorociné vous partage ses coups de cœur thématiques. En mars, pour célébrer la journée internationale des droits des femmes, on vous présente une sélection en lien avec cette journée de luttes — même si le 8 mars, chez Sorociné, c’est toute l’année.
Tous les mois, la rédaction de Sorociné vous partage ses coups de cœur thématiques. En février, Mariana Agier, Léon Cattan, Victoria Faby, Lisa Durand et Manon Franken vous parlent de leurs courts métrages favoris, en écho avec le Festival de Clermont-Ferrand.
Tous les mois, la rédaction de Sorociné vous partage ses coups de cœur thématiques. En janvier, ce sont les séries feel good et féministes qui sont mises à l’honneur.
Quelle année ! Alors que 2023 se termine, la rédaction s’est réunie pour le traditionnel top films, spécial réalisatrices. Et si l’année a présenté un cru exceptionnel en termes de sorties cinématographiques, les films réalisés par des femmes ont montré, à l’échelle mondiale, une incroyable vitalité et une force enthousiasmante.
Le 19 décembre, l’Assemblée Nationale a adopté le projet de loi immigration, qui est un condensé de xénophobie et acte le glissement de notre gouvernement vers l’extrême-droite. En tant que média sur le cinéma, voilà l'idée que nous ne cesserons de défendre : l'échange entre les peuples est une richesse inépuisable. Et le 7ᵉ art ne serait rien sans le métissage des cultures.
Le 29 novembre sortira en salles Wish - Asha et la bonne étoile, la dernière production Disney. Pour l’occasion, on a fait le point sur nos films préférés de la fameuse franchise aux grandes oreilles, depuis les cultissimes de notre enfance jusqu’aux sorties de ces dernières années.
Pour allier cinéma de genre et féminisme, quoi de mieux que de vous parler des final girls, ces héroïnes incontournables des films d’horreur qui survivent à leur bourreau sanguinaire ? Pour l’occasion, on a donc fait le point sur nos final girls préférées.
Pour lutter contre le blues de la reprise, on vous propose notre petite sélection féministe des films de rentrée façon teen movie, documentaire, body horror ou pépite punk des années 2000.
Le podcast
Pour ce focus du mois, on revient sur l'événement The Substance de Coralie Fargeat, une fable gore sur le culte des corps parfaits avec Demi Moore et Margaret Qualley, auréolé du prix du scénario au dernier festival de Cannes.
Pour ce focus du mois, on revient sur la Palme d'Or de cette année, Anora, le 8e film du réalisateur américain Sean Baker, qui raconte l'histoire d'amour contrariée entre une strip-teaseuse de Brooklyn et le fils d'un oligarque russe.
Depuis le mois de septembre, la cinéaste belge Chantal Akerman est mise à l'honneur à travers une rétrospective en salles et une exposition au Jeu de Paume, à Paris. L'occasion pour nous de revenir sur l'oeuvre multiple de cette cinéaste fascinante, pétrie d'idées révolutionnaires et d'une liberté permanente.
Pour ce premier focus de la rentrée, on revient sur Emmanuelle, le nouveau film d'Audrey Diwan, qui revisite le film érotique culte des années 1970 avec Noémie Merlant, Naomi Watts et Will Sharpe.
N°2 ÉTATS-UNIS, 2010 - 2020
180 pages consacrées aux États-Unis de la décennie 2010-2020 avec :
Un panorama des États-Unis à travers ses réalisatrices : Kelly Reichardt, Marielle Heller, Sofia Coppola, Greta Gerwig, Chloe Zhao …
Des entretiens avec Natasha Braier (cheffe opératrice de The Neon Demon), Ve Neill (maquilleuse)
Un dossier sur les Oscars - #MeToo, entre marketing et prise de conscience
Nos coups de coeur : BabySitter de Monia Chokri avec une interview de la réalisatrice, J-Horror, trois visages de la peur, Alice Guy de Catel et Bocquet …