Chroniques

LE GARÇON – Zabou Breitman et Florent Vassault
À partir de photos de famille trouvées dans une brocante, les deux cinéastes se muent en enquêteurs. L’un use du documentaire pour retracer ce qu’a été la vie de ces personnes et l’autre de la fiction pour imaginer ce que l’on ne saura jamais. Un récit touchant et passionnant, malgré quelques redondances.

BLANCHE NEIGE - Marc Webb
Dernière princesse en date à recevoir le traitement live action de la part de la maison Disney, Blanche-Neige fait pâle figure dans une adaptation si lisse et sirupeuse qu’elle en devient instantanément oubliable.

BLACK BOX DIARIES - Shiori Itō
Le 29 mai 2017, la journaliste Shiori Itō fait appel après le classement sans suite de son affaire. Face à toute la presse japonaise, elle révèle avoir été victime de viol sous soumission chimique en 2015. En résulte un récit d’investigation fort et glaçant, exposant aux yeux de tous l’engrenage de la violence systémique patriarcale.

THE LAST SHOWGIRL - Gia Coppola
Après Palo Alto dans son premier film éponyme et Hollywood dans Mainstream, Gia Coppola investit un nouvel espace de l’Ouest états-unien pour déceler, derrière le vernis du « rêve américain », les failles d’un monde en carton-pâte et de celleux qui l’habitent. Malgré la volonté de voir au-delà des paillettes, la réalisatrice reste à la surface du portrait de son héroïne.

LA CONVOCATION - Halfdan Ullmann Tøndel
Dans une salle de classe, deux familles s’opposent à la suite d’une grave altercation entre leurs jeunes enfants. Malgré une mise en scène en huis clos premièrement convaincante – ayant d’ailleurs été couronnée de la Caméra d’or 2024 – La Convocation se perd dans son scénario et rate son sujet.
ON IRA - Enya Baroux
Parler de la fin de vie par la comédie ? Voilà un pari un brin osé mais joliment réussi pour Enya Baroux, qui pour son premier long-métrage entraîne en road trip un formidable quatuor d’acteurs. Une odyssée familiale jamais tire-larmes malgré son sujet et à l’humour piquant.

WHEN THE LIGHT BREAKS -Rúnar Rúnarsson
Présenté en ouverture de la sélection Un certain regard au Festival de Cannes, ce film islandais explore avec délicatesse la question du deuil. Et en profite pour jeter un regard moderne et pertinent sur les relations entre les femmes.

DIS MOI JUSTE QUE TU M’AIMES - Anne Le Ny
Malgré une esthétique peu soignée, Dis-moi juste que tu m’aimes monte en gamme grâce à son scénario. Voyant au-delà de l’histoire d’adultère qui vire au fait divers, Anne Le Ny propose une représentation plutôt convaincante de la relation entre un pervers manipulateur et sa victime.

SEPTEMBER & JULY - Ariane Labed
Après le court métrage Olla, Ariane Labed affirme son style expressif et maîtrisé et joue avec les frontières de l’étrange, au cœur de l’intimité d’une relation fusionnelle entre sœurs.

PRIMA LA VITA - Francesca Comencini
Francesca Comencini plonge dans ses souvenirs pour évoquer la relation avec père, l’illustre cinéaste italien Luigi Comencini, dans un film émouvant doublé d’un hommage au cinéma.

L’ATTACHEMENT – Carine Tardieu
Avec son cinquième long-métrage, Carine Tardieu continue son exploration fine des liens affectifs. Elle raconte l’histoire d’une libraire farouchement indépendante qui se retrouve – plus ou moins malgré elle – à partager le quotidien familial de son voisin de palier après le décès de sa femme.

BREF.2 - Kyan Khojandi et Bruno Muschio
La deuxième saison de la série culte Bref, diffusée sur Disney+, est un prolongement réussi du format court culte développé il y a treize ans, qui offre une réflexion passionnante sur la masculinité contemporaine.

FROM GROUND ZERO, The Untold Stories From Gaza - à l’initiative de Rashid Masharawi
Face aux images documentaires montrant le pire – les conditions de vie d’un tissu social victime d’un génocide – nous voilà témoins et acteurs de l’Histoire. Une responsabilité qui fait de ce film un film essentiel, aussi bien à la survie des Palestinien·nes qu’à la pérennité de notre humanité.

BRIDGET JONES : FOLLE DE LUI - Michael Morris
Le quatrième volet des aventures de la célibataire londonienne la plus célèbre du grand écran aurait pu être un projet vain, voire embarrassant. Contre toute attente, la comédie vire à la mélancolie et, si elle ne surprend pas vraiment, devient franchement attachante.

PRESENCE – Steven Soderbergh
L’hyper-prolifique et imprévisible Steven Soderbergh revient au cinéma d’horreur avec un long-métrage intégralement tourné du point de vue de l’entité qui hante la maison d’une famille américaine. Bien plus dramatique qu’horrifique, Presence a l’intelligence de ne pas simplement se reposer sur son concept et développe un scénario qui ausculte les dynamiques intrafamiliales inégalitaires et la violence masculine.

MARIA - Pablo Larraín
Pablo Larraín conclut son triptyque consacré aux grandes icônes mythiques féminines du siècle dernier après Jackie (2016) et Spencer (2021). Avec Maria, consacré aux derniers jours de la Callas, il convoque la mémoire pour redonner à la diva son corps et son identité.

LA MER AU LOIN - Saïd Hamich Benlarbi
Pour son deuxième long-métrage, le réalisateur suit, avec un sens du romanesque impressionnant, la rencontre d’un immigré marocain avec un couple de Français incongru. Une chronique triste et lumineuse à la fois, qui présente l’un des plus beaux personnages féminins de cinéma des derniers mois.

JULIE SE TAIT - Leonardo Van Dijl
Le premier long-métrage du réalisateur belge Leonardo Van Dijl, primé à la dernière Semaine de la critique, raconte avec une incroyable justesse ce que signifie la libération de la parole, et la difficulté à parler.

APPRENDRE - Claire Simon
Dans son nouveau documentaire, Claire Simon embarque dans une école élémentaire d’Ivry-sur-Seine et s’immerge dans la vie quotidienne des enfants, au plus près de leurs sensations, avec comme seule direction la beauté du verbe apprendre.

COMPANION - Drew Hancock
Comédie de science-fiction à l’esthétique rétro-futuriste, Companion embrasse les codes du revenge movie au féminin mais se contente d’un calibrage trop sage où il peine à explorer la thématique de l’empowerment féminin qu’il aborde. Épatante, la comédienne américaine Sophie Thatcher se pose comme une nouvelle icône du cinéma horrifique et fantastique.